Comment les 22 pays de la Méditerranée traitent-ils cette mer quasi isolée ?
L'augmentation démographique n'est pas le seul facteur mis en cause:
le nombre de villes est passé de cent en 1900 à 200 en 2000 avec pas moins de 300 millions d'habitants.
Ces derniers sont la principale cause de la pollution, mode de vie urbain et consommation oblige.
Il suffirait à titre de preuve de jeter un seul coup d'oeil sur les chiffres des émissions en CO2 des pots d'échappement ou bien de voir les résidus d'huile de vidange, de freins ou de pneus absorbés par le sol puis charriés vers la mer.
D'après les statistiques, jusqu'en 1965, il n'y avait pas plus de 16 millions de voitures autour du bassin méditerranéen dont 94% en France, Espagne et Italie.
En 1978, ce nombre avait triplé : 46 millions de voitures, dont 89% dans les trois pays précédemment cités. Nous n'avons pas de statistiques récentes, cependant, tout porte à croire que les chiffres ont encore doublé.
La pollution terrestre n'est en rien moins dangereuse que la pollution maritime.
D'après les dernières études, plus de 70 mille bateaux et cargos sillonneraient aujourd'hui les eaux de la Méditerranée. 30 % des pétroliers de la planète la traversent sans parler des 650 mille yachts et bateaux de plaisance.
D'après les organisations internationales, huiles, graisses et fuites de pétrole... totaliseraient environ 2600 tonnes déversées quotidiennement dans la mer !
Plus de 80% des eaux usées sont traitées et déversées sur le littoral de la Méditerranée (long de 50 mille kilomètres).
Il faut y ajouter les déchets industriels liquides et toutes sortes de déchets solides rejetés par les bateaux sans parler du reste.
Certains pays comme l'Espagne, la France, l'Italie et la Grèce se débarrassent de leurs déchets toxiques en les déversant dans la Méditerranée, mettant ainsi en danger la vie maritime et celle de l'homme.
Le tourisme grandissant est également source de pollution (un tiers des touristes du monde se rendent en Méditerranée) :
surconsommation de l'eau potable,
salinisation ou
épuisement des ressources hydrauliques dans certaines régions,
augmentation des déchets solides et liquides,
surconsommation de l'énergie...
Faune et flore de la Méditerranée
La Méditerranée possède une faune et une flore maritime des plus riches :
plus de 1300 espèces concentrées principalement dans le bassin ouest.
63 % d'entre elles vivent à une profondeur de 50 mètres
et 3 % survivent par 2000 mètres de fond.
La pollution et les activités industrielles ont détruit l'habitat d'un grand nombre de ces espèces sans parler de la pêche à outrance qui décime des populations entières.
De plus, les pétroliers, après avoir déversé leur cargaison, remplissrent leus réservoirs d'eau afin de conserver leur équilibre pendant le chemin du retour.
Ce transfert bouleverse les écosystèmes maritimes en transportant des espèces inconnues d'une région à une autre, causant ainsi des déséquilibres dont nous ignorons encore les conséquences.
Il est vrai que protocole et accosrds sont d'ores et déjà mis en place pour la Méditerranée, notamment ceux de Barcelone en place depuis 1976.
Cependant, malgré leur imperfection, ils ne sont pas assez respectés.
Quant aux accords de partenariat, ils n'ont pas accordé à cette question toute l'importance qu'elle mérite et n'ont mis en place aucune stratégie de prévention ou de protection.
Encore une urgence !!!